18 juillet, 2006

Paris je t'aime


Les hilarantes Tuileries des frères Coen, la touchante Catalina Sandino Moreno, si loin du 16e, Juliette Binoche perdue Place des Victoires, la Tour Eiffel facétieuse, le clin d'oeil d'Oscar Wilde au Père Lachaise, et la bouleversante Margo Martindale en touriste américaine solitaire, pour finir en beauté dans le 14e arrondissement d'Alexander Payne.

17 juillet, 2006

incandescent


Traditionelle matinée gratuite de l'Opéra de Paris, mettant cette année Béjart à l'honneur avec Le Mandarin Merveilleux (Alessio Carbone, troublant, et la merveilleuse musique de Bartok), Variations pour une Porte et un Soupir (un champ d'improvisations surprenant et ludique) et le désormais culte Boléro, ces quelques minutes allant crescendo, rythme entêtant, danse lascive sur une table incarnée par un Nicolas Le Riche hypnotique, animal, inspiré.

16 juillet, 2006

et mes vacances alors??
















15 juillet, 2006

La Dame

Au milieu du parterre, on aperçoit à peine les musiciens de l'orchestre... Chopin, une ribambelle de robes très XIXe siècle, une "toute petite" Claire-Marie Osta, joueuse, fragile, livide au IIIe acte, un Mathieu Ganio immense, intense, sublime de jeunesse et de beauté.


14 juillet, 2006

acte manqué

13 juillet, 2006

la moquette beige

Ticking away the moments that make up a dull day
You fritter and waste the hours in an off hand way
Kicking around on a piece of ground in your home town
Waiting for someone or something to show you the way
Tired of lying in the sunshine staying home to watch the rain
You are young and life is long and there is time to kill today
And then one day you find ten years have got behind you
No one told you when to run, you missed the starting gun
And you run and you run to catch up with the sun, but its sinking
And racing around to come up behind you again
The sun is the same in the relative way, but youre older
Shorter of breath and one day closer to death
Every year is getting shorter, never seem to find the time
Plans that either come to naught or half a page of scribbled lines
Hanging on in quiet desperation is the english way
The time is gone, the song is over, thought Id something more to say
Home, home again
I like to be here when I can
And when I come home cold and tired
Its good to warm my bones beside the fire
Far away across the field
The tolling of the iron bell
Calls the faithful to their knees
To hear the softly spoken magic spells.

11 juillet, 2006

we're back

"Le jour s’affaiblissait: le ciel était serein; la campagne devenait déserte; les travaux des hommes avaient cessé, ils abandonnaient la nature à elle-même. Mes pensées prirent graduellement une teinte plus grave et plus imposante. Les ombres de la nuit qui s’épaississaient à chaque instant, le vaste silence qui m’environnait et qui n’était interrompu que par des bruits rares et lointains, firent succéder à mon agitation un sentiment plus calme et plus solennel. Je promenais mes regards sur l’horizon grisâtre dont je n’apercevais plus les limites, et qui par là même me donnait, en quelque sorte, la sensation de l’immensité. Je n’avais rien éprouvé de pareil depuis longtemps: sans cesse absorbé dans des réflexions toujours personnelles, la vue toujours fixée sur ma situation, j’étais devenu étranger à toute idée générale; je ne m’occupais que d’Ellénore et de moi; d’Ellénore qui ne m’inspirait qu’une pitié mêlée de fatigue, de moi, pour qui je n’avais plus aucune estime. Je m’étais rapetissé, pour ainsi dire, dans un nouveau genre d’égoïsme, dans un égoïsme sans courage, mécontent et humilié; je me sus bon gré de renaître à des pensées d’un autre ordre, et de me retrouver la faculté de m’oublier moi-même, pour me livrer à des méditations désintéressées: mon âme semblait se relever d’une dégradation longue et honteuse.
La nuit presque entière s’écoula ainsi. Je marchais au hasard; je parcourus des champs, des bois, des hameaux où tout était immobile. De temps en temps, j’apercevais dans quelque habitation éloignée une pâle lumière qui perçait l’obscurité. «Là, me disais-je, là, peut-être, quelque infortuné s’agite sous la douleur, ou lutte contre la mort; mystère inexplicable dont une expérience journalière paraît n’avoir pas encore convaincu les hommes; terme assuré qui ne nous console ni ne nous apaise, objet d’une insouciance habituelle et d’un effroi passager! Et moi aussi, poursuivais-je, je me livre à cette inconséquence insensée! Je me révolte contre la vie, comme si la vie devait ne pas finir! Je répands du malheur autour de moi, pour reconquérir quelques années misérables que le temps viendra bientôt m’arracher! Ah! renonçons à ces efforts inutiles; jouissons de voir ce temps s’écouler, mes jours se précipiter les uns sur les autres; demeurons immobile, spectateur indifférent d’une existence à demi passée; qu’on s’en empare, qu’on la déchire, on n’en prolongera pas la durée! vaut-il la peine de la disputer?»
L’idée de la mort à toujours eu sur moi beaucoup d’empire. Dans mes affections les plus vives; elle a toujours suffi pour me calmer aussitôt; elle produisit sur mon âme son effet accoutumé; ma disposition pour Ellénore devint moins amère. Toute mon irritation disparut; il ne me restait de l’impression de cette nuit de délire qu’un sentiment doux et presque tranquille: peut-être la lassitude physique que j’éprouvais contribuait-elle à cette tranquillité."


Benjamin Constant, Adolphe, Chapitre VII