31 mai, 2006

springtime can kill you

Au bord de l'endormissement, je me suis arrachée à mes draps en cette fin d'après-midi pour aller traîner mes guêtres du côté de Ménilmontant. C'est épuisant de grimper à Ménilmontant. Je suis arrivée en sueur, à peine coiffée, déboulant dans le noir au milieu d'un café-concert. La perte de repères réveille mes sens... où suis-je déjà? Ah oui, la Maroquinerie, Jolie Holland ce soir. La première partie, sympathique, a déjà commencé. Je m'installe à une table, ce sont presque des vacances. La suite avec Miss Holland coule toute seule, pleine de naturel, baignée d'un silence attentif...


I saw you tonight by the light
Of the shining black stars that circle my heart
I saw you come in, though it was dim
I have been listening from the beginning

When you arrived
It was as if we had both died
And gone somewhere else
You and myself
That otherworldly feeling
Came over me stealing

My mind was reeling
Blood bleeding
Red like my guitar
Whoever you are
Cold in the night
I think you're right
To whisper and listen
Like flowers glisten
In a quiet garden
The moon is wizened and it is old
As a toad in a Chinese story

The fallen glory of my ego
Is laid at the feet of all our purposes
And my purpose is to keep on dreaming
I am fishing for wishes that's where you come in
Though it was dim when you arrived
It was as if we had both died
And gone somewhere else
You and myself

30 mai, 2006

revenir au monde

Un beau concert de Dominique A à la Cigale, sous le plafond doré. Pratiquement la même setlist qu'à Sannois mais curieusement je rentre dedans presque instantanément.
La voix merveilleuse porte les morceaux, clarinette, saxophone, guitares... Beaucoup de morceaux du dernier album, dont L'Horizon (plus je l'écoute plus je l'aime), Tout Sera Comme Avant, Revenir au Monde, Pour la Peau, Le Commerce de l'Eau, Le Courage des Oiseaux... et un dernier rappel sur Empty White Blues.

Et curieusement me viennent des images de Mulholland Drive... There is no band at club Silencio... it's all an illusion...



29 mai, 2006

Rembrandt/Caravage : et la lumière fut

Revenons sur l'exposition Rembrandt /Caravage, visitée quelques jours auparavant à Amsterdam.
Malgré toute la polémique qui l'entoure, l'exposition ne manque pas d'intérêt. Elle ne réussit pas à éviter certains écueils dûs au déplacement en nombre des foules plus ou moins ignorantes de la vie et des oeuvres des grands maîtres : les commentaires de l'audio-guide sont parfois éclairants mais souvent horripilants...
Toutefois le choix d'un nombre d'oeuvres restreint évite au visiteur d'être perdu et les mises en comparaisons des deux peintres sont souvent très intelligentes.

Au début de l'exposition, on revoit avec un immense plaisir cet Autoportrait de Rembrandt de 1627, les yeux dans l'ombre, le visage découpé par la lumière :


Les modes d'expression de la jeunesse dans toutes ses contradictions : un vif mouvement de recul et de dégôut pour le Garçon Mordu par un Lézard du Caravage (1596), un moment de contemplation pour le portrait de Titus en écolier, le fils de Rembrandt perdu dans ses pensées (1655).



Rembrandt a semble-t-il été beaucoup inspiré par son fils qui lui servait de modèle, ici représenté en moine, peut-être Saint François (1660). On peut admirer ce tableau au Rijksmuseum d'Amsterdam habituellement. Il vaut à lui seul le voyage.

Idem pour la Fiancée Juive de Rembrandt (1665), qu'on ne se lasse pas d'admirer.


Certains parallèles sont vraiment frappants. Entre autres L'Arrestation du Christ du Caravage (1602) et la Trahison de Saint Pierre de Rembrandt (1660). Deux traitements à la fois vraiment opposés dans le style et la composition, et proches dans le choix de l'emphase sur un moment dramatique, le moment-clé de la situation mis en relief par le jeu des regards.




Malgré tous les éléments qui les rapprochent et les années qui les séparent (à la mort du Caravage, Rembrandt avait 4 ans), ma "préférence" va aux oeuvres de Rembrandt. Sa peinture est une matière vivante, profonde, spirituelle qu'on pourrait contempler des jours entiers pour en saisir l'essence profonde, à l'instar d'un Van Gogh (dont le musée abrite l'exposition) qui resta deux semaines entières hypnotisé par la Fiancée Juive et qui en disait « C’est l’infini surhumain entrouvert ».

28 mai, 2006

sophie scholl, les derniers jours

Quelle tristesse. On regarde ce film la boule au ventre, éblouis par l'interprétation de Julia Jentsch.
A la sortie la pluie s'est arrêtée... l'occasion de rentrer à pied à la lumière du crépuscule.

22 mai, 2006

la ville du vent et de l'eau







21 mai, 2006

j'ai tué ma bien-aimée

Découverte du duo nantais Mansfield Tya sur la scène de l'EMB de Sannois, en première partie de Dominique A. Energie poétique, alchimie violente et douce à la fois.



20 mai, 2006

la jungle à Paris

Après le Grand Palais, la jungle envahit mon espace, Paris...












19 mai, 2006

la règle du jeu

Je me souviens de l'année du bac, 6 ans déjà, les cours de français... Les images me reviennent, l'arrivée d'André Jurieu au Bourget, le scandale, les faux semblants, la partie de chasse à la Colinière, le dîner des domestiques, la danse macabre de Saint Saëns, les personnages qui se croisent et remplissent l'espace dans un ballet délirant, Renoir interprétant Octave, les héroines, savoureuses : Christine l'épouse, l'amoureuse, la romantique, la grande, Geneviève l'hystérique, l'amante, l'amère, Lisette la soubrette, l'enjouée, la facétieuse... et tous ces souvenirs s'emmêlent dans un délicieux moment.


17 mai, 2006

our mutual friend

1h30 de Divine Comedy à la Cigale.
Allumer des cigarettes, bouger, danser, collée à la rembarde, au dessus des gens, sous les baffles bourdonnantes, un verre à la main, deux verres dans le sang déjà.
Ecouter Neil Hannon bafouiller en français derrière ses lunettes 70's, le rythme vous prend, la musique est là, évidente. Et tout est là, aussi, évident, tellement simple, tellement bien.
Une idée me traverse l'esprit : demain, pas de quotidien. Ce soir, je suis libre, vraiment. La musique m'envahit, me traverse, me fait vibrer.

No matter how I try,
I just can't get her out of my mind
And I when I sleep I visualize her.
I saw her in the pub,
I met her later at the nightclub.
A mutual friend introduced us
We talked about the noise
And how its hard to hear your own voice
Above the beat and the sub-bass.
We talked and talked for hours,
We talked in the back of our friend's car
As we all went back to his place.
On our friend's settee, she told me that she really liked me
And I said: "Cool, the feeling's mutual."
We played old 45s
And said it's like the soundtrack to our lives
And she said: "True, it's not unusual."
Then privately we danced
We couldn't seem to keep our balance
A drunken haze had come upon us.
We sank down to the floor
And we sang a song that I can't sing anymore
And then we kissed and fell unconscious.
I woke up the next day
All alone but for a headache.
I stumbled out to find the bathroom
But all I found was her
Wrapped around another lover.
No longer then is he our mutual friend.

16 mai, 2006

bananas & strawberries cocktails













15 mai, 2006

soleil rouge

Exposition singulière du méconnu Douanier Rousseau au Grand Palais, dont on peut voir habituellement quelques toiles au Musée d'Orsay. Ici des toiles venant des quatres coins du monde, un occasion unique de pouvoir les contempler...

En résonnance à ces jungles qu'il ne cessera de peindre, Paris et ses paysages urbains appelés à de profondes mutations, Paris mystérieux, Paris déserté...

De ses peintures très naives dont on se moquera beaucoup dans les Salons, un air de fêtes galantes mélancoliques, à la manière d'un Watteau...


Jungles oniriques et poétiques...